Les drapeaux rouges de l’élevage canin et félin (Partie 1 de 2)

Dernièrement, il y a eu une nouvelle tendance sur les réseaux sociaux. On partageait les « drapeaux rouges » sur différentes thématiques pour dénoncer ou se méfier de certaines situations. J’aimerais vous partager les 10 drapeaux rouges de l’élevage d’animaux. Ce premier article vous proposera les 5 premiers drapeaux rouges alors qu’un 2e article aborde les 5 autres. Si vous cherchez à adopter un nouveau compagnon canin ou félin, il est important de prévoir le tout et de faire une adoption éthique.

Nous avons déjà abordé le sujet de l’adoption plus d’une fois, car il s’agit d’un sujet d’importance. Pour en savoir plus, consultez les articles : Les erreurs à éviter lors de l’adoption d’un animal et Adopter pendant la pandémie, une décision à ne pas prendre à la légère. Cette fois-ci, nous souhaitons aborder le sujet différemment. Cela vous évitera d’encourager une usine à chiots, un « éleveur de fond de cour » ou un « éleveux » comme nous les surnommons souvent dans le domaine. Vous pourrez ainsi maximiser vos chances d’avoir un nouveau compagnon en santé dans sa tête et dans son corps. Ces prétendus éleveurs reproduisent des animaux en pensant d’abord et avant tout au bien-être de leur portefeuille.

 

Drapeau rouge 1 : Les chiots ou les chatons sont à vendre via les petites annonces.

Que ce soit sur des sites Internet de petites annonces (p. ex. : Kijiji) ou sur des groupes Facebook de vente (p. ex. : Marketplace), si un chiot ou un chaton est immédiatement disponible pour adoption, tenez pour acquis que ce dernier ne provient pas d’un élevage éthique. Un bon éleveur va reproduire ses animaux s’il sait déjà que des familles attendent un animal. La majorité d’entre eux fonctionnent avec des listes d’attentes. Ça vaut la peine d’attendre, croyez-moi!

 

Drapeau rouge 2 : On vous laisse partir avec ou l’on vous propose un animal de moins de 8 semaines d’âge sans vous poser de questions.

Les chiens et les chats sevrés et séparés trop tôt de leur mère et de leurs frères et sœurs sont plus enclins à développer des problématiques comportementales. Ces problèmes sont secondaires à un manque de socialisation à une période cruciale pour eux. De plus en plus d’éleveurs consciencieux laissent partir leurs chiots et chatons seulement à partir de l’âge de 10, 12 ou même 14 semaines afin de s’assurer que leur mère puisse parfaire leur éducation. De plus, un éleveur appliqué s’informera de votre mode de vie afin de déterminer si la race convoitée vous convient et quel individu est un meilleur choix pour votre famille.

 

Drapeau rouge 3 : L’animal que vous envisagez d’adopter n’a pas vu de médecin vétérinaire.

Voilà qui est inquiétant. Cela signifie qu’il n’a pas été vacciné contre les principales maladies contagieuses. Pour en savoir plus, consultez l’article 5 bonnes raisons de faire vacciner son chien. Cela veut aussi dire que vous n’avez aucune idée de son état de santé. Un bon éleveur pourra vous fournir un carnet de santé et le ou les premiers certificats de vaccination de votre futur chiot ou chaton. Un protocole de vermifugation contre les parasites les plus fréquents aura été commencé aussi. Si l’on vous dit que l’animal n’a pas reçu de vaccin, car il est trop jeune, fuyez! Le vaccin de base peut être administré dès l’âge de 6 semaines.

 

Drapeau rouge 4 : Les reproducteurs (parents) n’ont pas subi de tests de santé sérieux et en lien avec les principales maladies présentes chez la race convoitée.

Vous devrez faire des recherches pour savoir quelles maladies sont les plus fréquentes chez la race qui vous intéresse. Un club de races, des éleveurs et votre équipe vétérinaire pourront certainement vous aiguiller en cas de besoin. Les éleveurs sérieux, qui souhaitent améliorer la race pour laquelle ils se dédient, vont pouvoir vous fournir des preuves que les adultes reproducteurs ont été testés grâce à des tests plus poussés tels que des radiographies PennHIP ou OFA, une échographie cardiaque réalisée par un vétérinaire cardiologue, un examen oculaire par un vétérinaire spécialiste en ophtalmologie ou certains tests d’ADN pour mettre en évidence des maladies génétiques bien précises. Un examen physique réalisé par un médecin vétérinaire sans test complémentaire ne donne pas suffisamment d’information sur la possibilité de maladie héréditaire.

 

Drapeau rouge 5 : L’animal proposé n’est pas de race pure, mais il est vendu le même prix qu’un animal pure race enregistré.

Une mode a gagné en popularité dans les dernières années: créer des nouvelles races qui ne sont pas reconnues. Les « Goldendoodle » (Golden retriever croisé Caniche standard), « Morkie » (Bichon maltais croisé terrier du Yorkshire), « Cockapoo » (cocker américain ou anglais croisé caniche, souvent nain), « Labernois » (Labrador retriever croisé bouvier bernois) et bien d’autres sont des « bâtards ». J’ai toujours adoré les bâtards, car ils sont souvent uniques, loin de moi l’idée de les dénigrer. Toutefois, ces croisements ne peuvent pas garantir l’apparence du chien à l’âge adulte ou ses caractéristiques. Les besoins en toilettage ou la nature hypoallergène de son poil peuvent différer énormément d’un individu à l’autre au sein d’une même portée. Ces chiots ne peuvent pas être enregistrés. Vous n’aurez donc pas de certificat d’enregistrement, de pedigree officiel et ces individus croisés ne peuvent pas participer à des compétitions de conformation. Il n’y a tout simplement pas de standards de race. Ces éléments justifient le prix des animaux de races pures donc vous devriez payer moins cher pour un chien croisé. J’ai trop souvent vu ses mignons mélanges donner des individus qui présentent le pire des 2 races. Par exemple, un « Goldendoodle » hirsute nécessitant des visites régulières chez le toiletteur, dont le pelage n’est pas moins allergène (pourtant vanté comme étant hypoallergène) et qui présente une dysplasie de la hanche sévère. Heureusement, certains élevages de ces croisés populaires plus sérieux et consciencieux commencent à voir le jour.

Voilà qui conclut cette première partie. Pour découvrir les 5 autres drapeaux rouges, continuez avec le second article: Les drapeaux rouges de l’élevage canin et félin (Partie 2 de 2).

 

 

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