Cet article fait suite à celui publié la semaine dernière. Si vous n’avez pas débuté par ce premier article, nous vous invitons à commencer votre lecture en cliquant ici à Les drapeaux rouges de l’élevage canin et félin (Partie 1 de 2).
Dans cette deuxième partie, nous explorerons 5 autres drapeaux rouges ou signaux d’alerte qu’il faut savoir reconnaître si vous êtes à la recherche d’un nouveau compagnon canin ou félin. Si vous désirez un chien ou un chat d’une race en particulier, le choix d’un bon éleveur vous permettra d’éviter certains problèmes ou de réduire certains risques.
Drapeau rouge 6 : Le chiot ou le chaton est vendu intact (non stérilisé) et l’éleveur n’exige pas qu’il soit stérilisé éventuellement, avec preuve à l’appui.
La quasi-totalité des éleveurs éthiques exigeront que les chiots ou les chatons qu’ils font adopter soient stérilisés. Dans les élevages de chats, plusieurs feront même le choix de faire stériliser leurs chatons avant leur départ dans leur nouvelle famille. Pour les chiens, on rencontre plus fréquemment des éleveurs qui font signer un contrat dont une clause indique clairement que l’animal doit être stérilisé avant un certain âge et qu’une preuve devra être acheminée à l’éleveur quand cette étape sera réalisée chez le médecin vétérinaire de l’adoptant. Cette exigence indique que cet éleveur veut protéger la génétique de son élevage. Il contribue à réduire les risques qu’un petit issu de son élevage serve à une reproduction qui pourrait s’avérer non éthique. Il évite de contribuer à la problématique de surpopulation animale que nous vivons au Québec, surtout du côté des chats.
Drapeau rouge 7 : Les femelles sont reproduites dès leur première ou deuxième chaleur ou elles n’ont pas de repos entre leurs portées.
Si la mère du chiot que vous convoitez à moins d’un an, sauvez-vous. Cela signifie qu’elle a été accouplée dès sa première chaleur, elle ne doit pas avoir terminé sa croissance (surtout s’il s’agit d’une grande race) et certains tests de santé ne doivent pas avoir été réalisés ou ils ont été réalisés trop tôt pour être significatifs. Ça commence à faire beaucoup de drapeaux rouges. Les chiennes devraient être reproduites après l’âge de 2 ans et elles devraient avoir un repos d’une chaleur avant d’être accouplée à nouveau. En sachant qu’une chienne est généralement en chaleur aux 6 mois environ, elle devrait être gestante maximalement une fois par année. Pour les chattes, on suggère que cette dernière ait terminé son développement, donc atteint l’âge de 1 à 3 ans selon la race. Elle devrait aussi avoir des périodes de repos donc ne pas être accouplée à toutes ses chaleurs. On vise une à deux portées par année par chatte reproductrice. Prenez le temps de questionner l’éleveur sur les activités qu’il pratique avec ses animaux reproducteurs (concours de conformation, activités physiques, compétitions sportives, etc.) et dans quelles conditions il les garde (maison, pièce, chenil, plusieurs familles, etc.).
Drapeau rouge 8 : Les chiots ou les chatons ne sont pas soumis à un protocole d’éducation ou de socialisation.
En plus de vous informer sur les conditions des adultes reproducteurs, il est essentiel de poser des questions sur l’endroit où les chiots ou les chatons sont gardés. On voit une nette différence entre les chiots élevés dans un chenil gardés dans une cage sans stimulation et ceux élevés dans la maison, stimulés de différentes façons pour optimiser leur développement. Ont-ils accès à une chambre d’éveil? Il s’agit d’une pièce où l’on retrouve beaucoup d’éléments permettant aux petits de rencontrer des objets différents, des jouets variés, des textures différentes, des bruits différents et bien plus. C’est un gros plus pour la socialisation de votre futur compagnon. Auront-ils des contacts positifs avec d’autres adultes bien équilibrés ou des animaux d’une autre espèce? Auront-ils l’occasion de rencontrer des humains différents (enfants versus adultes)? Pour les chiots, certains éleveurs vont même commencer l’éducation à la propreté, l’introduction à la cage et bien d’autres petits apprentissages qui pourront vous faciliter la vie pour partir du bon pied.
Drapeau rouge 9 : Vous n’avez pas la possibilité de visiter l’élevage ou de voir les parents.
Si vous n’avez pas la possibilité de voir les parents ou de visiter l’élevage, posez-vous de sérieuses questions? Que souhaite-t-on vous cacher? Un éleveur éthique devrait être très fier de vous montrer dans quel milieu évoluent ses animaux (autant les adultes que les plus jeunes), vous présenter les parents, les résultats de leurs nombreux tests de santé, leur pedigree, les prix remportés, etc. Sachez toutefois qu’il est possible que l’accès à la pouponnière, là où les plus jeunes sont gardés, ne vous soit pas permis pour des raisons de biosécurité. C’est normal qu’un éleveur consciencieux prenne de telles précautions pour éviter l’introduction de maladies contagieuses. Des mesures particulières pourraient être mises en place en raison de la pandémie, mais une visite virtuelle devrait minimalement vous être proposée. Si l’on vous propose de vous remettre un chiot ou un chaton au beau milieu d’un stationnement de centre commercial, fuyez! La situation actuelle avec la Covid-19 n’est pas une bonne excuse. Ne vous laissez pas berner. Cette personne ne veut pas vous donner son adresse et ne veut pas se faire retracer, c’est louche, très louche…
Drapeau rouge 10 : On ne vous pose aucune question, vous n’avez pas de contrat à signer et aucune garantie ne vous est proposée.
Tel que mentionné au premier drapeau rouge, un bon éleveur va reproduire ses animaux s’il sait déjà que des familles attendent un animal. Il va s’intéresser aux familles qui souhaitent adopter l’un de ses animaux et il leur posera de nombreuses questions. Il va s’assurer que ses clients ont un mode de vie qui correspond aux besoins de l’animal. Les éleveurs éthiques vont généralement présenter un contrat aux futurs adoptants. On pourra y retrouver les conditions concernant la stérilisation de l’animal (tel qu’abordé au drapeau rouge 6), l’interdiction de faire dégriffer le chaton, l’obligation de faire un examen vétérinaire dans les jours suivant l’achat afin d’honorer la garantie, etc. Une certaine garantie pour les maladies infectieuses (souvent de quelques jours) et pour les maladies héréditaires (plus souvent pour 2 ans) pourra être détaillée. Toutefois, renseignez-vous bien sur la nature de cette garantie (remplacement de l’animal versus soins remboursés en partie). La majorité des bons éleveurs vont aussi exiger que l’animal leur soit retourné si, pour une raison ou une autre, vous n’êtes plus en mesure de le garder. Il veillera ainsi à lui trouver une nouvelle famille.
Bien que cette série d’articles donne des conseils pour encourager un éleveur éthique, n’oubliez pas qu’il y a plusieurs animaux qui attendent impatiemment une nouvelle famille dans nos nombreux refuges du Québec. Les refuges responsables font adopter des animaux ayant été examinés par un médecin vétérinaire, vaccinés, vermifugés, micropucés et ayant été stérilisés. En plus de sauver un animal et de libérer une place pour un autre, vous ferez des économies par rapport aux frais à prévoir pour les soins de base de cet animal.
Nous vous souhaitons une belle histoire d’adoption et un match parfait avec votre futur compagnon!
***Cet article n’est pas commandité.***

Passionnée d’animaux depuis toujours, j’ai même choisi d’en faire ma profession. Diplômée en techniques de santé animale en 2007 pour ensuite obtenir le titre de médecin vétérinaire en 2013, je suis présentement enseignante en Techniques de santé animale. J’ai aussi travaillé en cliniques privées et dans un refuge animalier. Ayant toujours mille et un projets en tête, je suis fière de maintenant pouvoir vous partager ma passion pour la santé animale et pour le monde animal en général.
Merci et bonne lecture!
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.